Et c’est la société ABB, partenaire historique de cet audacieux projet industriel, qui demeure en charge d’une conception des plus respectueuses de l’environnement. En effet, le Lefdal Mine DataCenter a tout pour plaire aux adeptes de la performance énergétique et des objectifs PUE-PI ambitieux. Localisé en Norvège, dont la part d’énergie renouvelable dans la production électrique nationale avoisine les 97 %, le site est localisé dans une ancienne mine d’olivine à proximité de glaciers ; en addition d’une température naturellement fraîche et stable, la proximité d’un fjord permet l’établissement d’un free-cooling à eau glacée, sans gaspillage excessif d’énergie de pompage. Les travaux d’ABB s’inscrivent dans les ambitions d’un site Tier III, d’une taille potentielle de 120 000 mètres-carrés et dont l’approvisionnement prévisionnel à terme représenterait 200 MW.
La phase 2 du projet Microsoft Natick entre en phase d’expérimentation opérationnelle : après sa construction et son assemblage en France par le breton Naval Group, le prototype de DataCenter sous-marin a été immergé voici quelques jours au large des Orcades, au Nord de l’Ecosse, et déposé sur une base d’ancrage par 35 mètres de fond. L’éditeur et fournisseur de services Cloud souhaite évaluer la possibilité d’implanter de cette manière des Datacenters à la périphérie des grands centres urbains côtiers tout en réduisant la facture énergétique du poste Refroidissement, ainsi que les éventuelles nuisances pour les habitants. Pour le moment, le test grandeur nature se limite à un caisson d’une douzaine de baies et environ 800 serveurs ; son infrastructure est conçue pour une immersion de 5 années sans intervention physique.
On pense généralement que le climat des pays nordiques est particulièrement propice à l’implantation des Centres de données, lesquels bénéficient d’une source de refroidissement efficace à moindre coût. C’est vrai, mais lorsque ces Centres de données sont implantés au cœur de la cité, il est encore plus avantageux d’utiliser la chaleur produite par dissipation thermique en l’injectant dans le circuit urbain (via des échangeurs air/eau) et de réchauffer ainsi tant les habitats que les lieux de travail. C’est ce que projette l’ICT Kista Science City avec l’initiative Stockholm Data Parks. La ville ambitionne de s’affranchir de toute source d’énergie fossile d’ici 2040.
C’est en tout cas l’intention de la société Kolos Norway, qui a levé pour ce faire l’équivalent de plusieurs millions d’euros grâce à des financements nationaux. Le Centre de données profiterait du potentiel hydroélectrique du site de la commune norvégienne de Ballangen (68° 18′ 23″ N, comté du Nordland) et pourrait à terme proposer une puissance énergétique globale dépassant le Gigawatt pour un unique site de 4 bâtiments, au total plus étendu que le Data Center de Langfang (Chine, province de Hebei) qui occupe déjà près de 585 000 m2, un record. Bien entendu, la fraîcheur du climat arctique permettra d’utiliser le free-cooling à air contribuera à la performance énergétique de cette installation dont par ailleurs, 100% des sources électriques seront renouvelables.