CRITÈRES ÉNERGÉTIQUES ET CLIMATIQUES DE LOCALISATION DES CENTRES DE DONNÉES

Contenu mis à jour le 04 août 2018

Par nature, les Datacenters sont très énergivores, puisqu’une de leur vocation première consiste à approvisionner en électricité, de façon ininterrompue, d’importantes quantités de matériel informatique dont la densité ne cesse par ailleurs de croître. Ils représentent collectivement environ 5 % de la consommation électrique mondiale (en France : 9% ; individuellement, ils peuvent consommer autant qu’une ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants). Les Datacenters dépendent ainsi fortement de la disponibilité des sources d’énergie pourvues par le tissu géoéconomique local.

Systématiquement, la conception de Datacenters induit donc quelques questions structurantes telles que : comment bénéficier d’une source d’énergie fiable (continuité du service) et abondante (évolutivité capacitaire) ? Comment gérer efficacement la dissipation thermique issue de l’activité IT, c’est-à dire de façon efficiente et à bas coût ? Autant de thèmes dont les paramètres sont tout d’abord en relation avec la localisation géographique des Datacenters.

Idéalement, la source d’approvisionnement énergétique principale doit être localisée à proximité afin de réduire les éventuelles déperditions, minimiser les risques de rupture des canaux de transport et favoriser l’évolutivité capacitaire, tandis que des sources d’énergie plus lointaines assureront la double/multi adduction pour répondre aux contraintes de haute-disponibilité des actifs.

Mais en pratique, seule une portion de l’énergie électrique consommée par la plupart des Centres de données est concrètement utilisée par les matériels informatiques. Une quantité d’énergie supplémentaire s’avère nécessaire à dessein de maintenir les salles informatiques à la température de référence. Lors de la sélection d’une localisation, il est donc judicieux de repérer les facteurs permettant d’assurer à moindre coût la gestion thermique du DataCenter, ce qui réduira la facture autant que l’impact environnemental, et accroîtra en contrepartie la performance énergétique. Par exemple, en utilisant des sources de froid naturelles gratuitement disponibles, et/ou en évacuant la chaleur vers une entité demandeuse prête à l’acquérir.

Les régions bénéficiant d’une température ambiante basse (typiquement -mais pas uniquement-, à l’intérieur du cercle polaire arctique) permettent à ce titre d’envisager l’usage du free cooling en soutien ou en remplacement des dispositifs traditionnels de refroidissement. Dans un pays au climat réputé tempéré comme la France, bon nombre de régions rurales et septentrionales offrent d’intéressants critères : atmosphère autorisant l’emploi du refroidissement à air indirect (soit : avec échangeurs air-air pour éviter les effets destructeurs de la pollution agrochimique sur les matériels IT), température suffisamment basse pour suppléer les dispositifs de conditionnement 80% du temps.

La chaleur produite par le Centre de données peut aussi être réutilisée pour chauffer d’autres bâtiments proches (locaux industriels, bureaux tertiaires, espaces publics…) et prolonger ainsi l’effort régional d’efficacité économique et environnementale. Certaines agglomérations scandinaves ne se privent pas d’injecter dans le circuit de chauffage urbain la chaleur issue de l’activité de Datacenters souterrains.

Pour se former :

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